Cette œuvre sur papier réalisée à l'encre par Jean-Jacques Marie se présente comme une vaste mer de signes et de motifs, où chaque trait semble se fondre et se défaire dans un mouvement perpétuel.
L'artiste a utilisé des lignes sinueuses et des courbes délicates, créant un ensemble complexe et foisonnant qui évoque à la fois l'écriture automatique et la cartographie d'un territoire imaginaire. L'écriture automatique, technique popularisée par les surréalistes au début du 20e siècle, consiste à laisser la main du créateur guider le processus créatif sans l'intervention consciente de l'esprit rationnel. Ce procédé vise à révéler les pensées profondes et inconscientes de l'artiste, permettant ainsi une expression plus libre et authentique. Dans cette œuvre, Jean-Jacques Marie semble s'inspirer de cette méthode pour créer un langage visuel unique, où chaque courbe et chaque ligne devient un symbole mystérieux, une trace fugace de la psyché.
Le noir de l'encre contraste avec le blanc immaculé du papier, ajoutant une profondeur presque hypnotique à la composition.
L'œil du spectateur est immédiatement attiré par cette marée de formes entremêlées, où des vagues d'arabesques semblent émerger et disparaître, comme des pensées fugaces ou des souvenirs brouillés. À certains endroits, les lignes se densifient, créant des zones de tension où l'encre devient plus épaisse, tandis qu'ailleurs, elles se dispersent, laissant place à des respirations visuelles, des espaces de calme dans ce flot continu.
Cette œuvre semble inviter à la méditation, à la contemplation des méandres de l'esprit humain. Le geste de l'artiste, précis et fluide à la fois, traduit une sorte de danse intérieure, un dialogue entre contrôle et lâcher-prise. L'absence de couleurs renforce l'idée d'un travail introspectif, où la pureté du noir et blanc renvoie à des oppositions fondamentales : le vide et le plein, le mouvement et l'immobilité, l'ordre et le chaos.
Jean-Jacques Marie réussit ici à capter une énergie subtile, presque imperceptible, qui traverse la feuille comme un souffle, un murmure de l'âme. C'est une œuvre qui résonne profondément, un poème graphique où chaque courbe, chaque inflexion de l'encre, raconte une histoire silencieuse, intime et universelle à la fois.
Cette création appartient à la série Scriptoglyphes, un style d'écriture automatique inclassable.
